Les réseaux d’assainissement urbains sont très souvent source de nuisances olfactives, dues essentiellement aux émissions d’hydrogène sulfuré (H2S).
L’hydrogène sulfuré est produit par les eaux usées septiques,
essentiellement dans les conduites de refoulement
quand le temps de séjour est supérieur à 2 à 3 heures et
accessoirement dans les collecteurs gravitaires.
C’est au refoulement que
les émissions d’H2S ont lieu
quand les pompes de relevage fonctionnent.
Différents paramètres peuvent amplifier sa formation, ce sont des facteurs aggravant
Comme la température des effluents (au-delà de 18 °C, une hausse de 10°C double les quantités formées, le potentiel Redox, le taux d’oxygène dissous et la DCO (demande chimique en oxygène) révélateur de la pollution organique, pour les plus importants.
Le facteur déclenchant est le temps de séjour dans les conduits de refoulement. Le temps de séjour induit une baisse significative du taux d’oxygène dissous et provoque la baisse du potentiel Redox en-dessous de -100 mV (seuil de septicité). Le milieu devient anaérobie et la formation peut alors démarrer dans des conditions idéales.
L’hydrogène sulfuré est produit à partir des sulfates largement présents dans les eaux usées, grâce aux bactéries sulfato-réductrices, anaérobies et se trouve sous forme de sulfures dissous, d’HS- ou et d’H2S dissous dont les proportions de chaque espèce est dépendante du pH.
L’hydrogène sulfuré est produit dans les eaux usées septiques mais aussi dans le biofilm ou dépôt de boues, (constitué des matières fécales entre autres) essentiellement présent dans les conduits de refoulement ou parfois dans les collecteurs gravitaires. Le biofilm constitue des poches d’anaérobiose où la formation d’H2S est déclenchée. L’H2S produit, qui est soluble, diffuse dans les effluents.
La production d’H2S est variable dans la journée du fait de la variation des paramètres des effluents, entre autres le débit et la température.
Nos procédés de traitement
Les moyens actuels de lutte contre la formation d’hydrogène sulfuré sont exclusivement par injection de réactifs dans les eaux résiduaires.
Le procédé développé par ECOSPH’AIR permet de réduire les émissions d’H2S jusqu’à 95 %, soit moins de 3 ppm en moyenne journalière.
Ce procédé s’applique aux réseaux d’assainissement (poste de relevage), aux stations d’épuration (traitement en entrée de station) et aux effluents industriels chargés ou ayant un potentiel important de production de sulfures dans le réseau public.
Deux types de réactifs existent :
Les préventifs
Qui empêchent la transformation des sulfates en sulfures dissous et les curatifs qui traitent les sulfures déjà existants. Il s’agit des sels de nitrate (nitrate de calcium ou nitrate ferrique) ou de fer (chlorure ferreux et ferrique).
D’autres réactifs sont possibles
comme par exemple le peroxyde d’hydrogène très oxydant.
Ces réactifs sont injectés au niveau des postes de relevage, en amont de la zone de production de l’H2S.
L’injection doit être pilotée et asservie à différents paramètres significatifs du fonctionnement du réseau d’assainissement pour permettre un dosage économique et adapté aux différentes périodes de production de l’H2S durant la journée dans les conduits de refoulement.
Du fait de la variabilité de production tout au long de la journée une injection asservie à la production de sulfures dissous permet d’économiser jusqu’à 80 % de réactif par rapport à un dosage manuel.
L’asservissement, grâce à la mesure ou au calcul des paramètres des effluents, va permettre de calculer de manière prédictive à tout moment la quantité de sulfures potentiellement produit.
Exemple d’une cuve double peau avec coffret de dosage et d’un poste de relevage.